Montpellier – Croix de la Place de la Canourgue


Montpellier - Croix de la Place de la Canourgue (14).jpg
Début années 1980 (Source : « les croix publiques de Montpellier » – 1983)

Le piédestal est haut de 1,20 m, large de 1 m, carré, en pierre grise, il supporte trois plaques de marbre.

Inscriptions : 

La plaque de la face sud avait disparu ; elle a été rétablie peu avant 1983 :

O CRUX
AVE
SPES UNICA

« Salut, ô Croix, mon seul espoir »

Sur la face ouest :

IN MEMORIAM DESTRUCTAE
S.CRUCIS ECCLESIAE
CRUX OLIM IBI ERECTA
ET AB OCULIS MOERENTIUM
FIDELIUM FERITATE NOVATORUM
SUBLATA HANC DENUO AEDIFICAVIT
ALBORUM PIA POENITENTIUM
MONTISPESSULANI SODALITAS

« La croix, jadis élevée ici en souvenir de l’église Sainte-Croix détruite, et soustraite aux yeux des fidèles affligés par la barbarie des révolutionnaires a été édifiée à nouveau par la pieuse confrérie des Pénitents Blancs de Montpellier »

Sur la face ouest :

ANNO Dni MDCCCXVIII DIE SEPTbris XIII
FELICITER REGNANTE CHRISTmo ET DIU
DESIDERATO REGE LUDOVICO XVIII
HANC CRUCEM CIRCA QUAM ALBORUM
POENITENTIUM JACENT RELIQUIAE
D.mus M.a N.us FOURNIER MONSPis EPISus
CONSECRAVIT

« L’an du Seigneur 1818, le 13 septembre, sous le règne heureux du très chrétien et longtemps désiré roi Louis XVIII, cette croix autour de laquelle reposent les restes des Pénitents Blancs a été consacrée par le très savant Marie-Nicolas Fournier, évêque de Montpellier »

Elle rappelle l’emplacement de l’église Sainte-Croix, construite en 1129. Elle fut le siège de la confrérie de la Sainte-Vraie-Croix, fondée en 1200 et qui ne s’est éteinte que de nos iours ; dans leurs archives, les Pénitents Blancs en conservent précieusement les statuts primitifs en langue catalane, en même temps qu’ils ont recueilli la plaque de marbre de la consécration de l’église dans la sacristie de leur chapelle Sainte-Foy. Ainsi, cette croix concrétise la tradition de vénération de la Croix, implantée depuis plus de huit cents ans sur la place de la Canourgue.
Elle rappelle aussi le séjour des Pénitents dans cette église pendant plusieurs années, au début du XVIIe siècle. Chassés de leur chapelle SainteFoy démolie en 1558 au cours des guerres de religion, les Pénitents Blancs séjournèrent quelque temps dans une grotte dépendant de la vestiarié de Maguelonne (actuellement Hôtel Richer de Belleval). Le 18 novembre 1604, la confrérie acquit dans le voisinage le sol et les ruines de l’église Sainte-Croix également démolie par les huguenots ; elle rebâtit l’édifice et s’y réunit à partir de 1608. Mais les troubles religieux ayant repris, l’église Sainte-Croix fut pour la seconde fois démolie par les huguenots en décembre 1621. L’édifice ne devait plus se relever de ses ruines. En 1623, la confrérie retourna s’installer dans la chapelle Sainte-Foy restaurée (voir notice 1).
Cette croix enfin rappelle les tombes des anciens Pénitents qui reposaient dans la crypte de l’église Sainte-Croix, aménagée selon l’usage du temps de manière à servir de lieu de sépulture pour les Pénitents et leurs familles (délibération de septembre 1611).
C’est pour répondre à cette triple commémoration que, dès 1625, les Pénitents Blancs élevèrent la croix publique de la place de la Canourgue.
Comme toutes les autres croix de Montpellier, elle fut abattue sous la Terreur ; relevée par la confrérie en 1818, elle fut bénite par Mgr Fournier au cours d’une splendide cérémonie religieuse, dont un tableau, à l’évêché et à l’hôtel de Lunaret perpétue le souvenir.
Élevée d’abord devant l’hôtel Sarret (maison de la Coquille), cette croix fut reportée plus tard sur le côté nord de la terrasse. Lors du transfert de la fontaine des Licornes, elle fut déplacée et rétablie un peu plus à l’est, à la descente du square et tout à fait au-dessus de la grotte où s’étaient réunis les membres de la confrérie. La porte de ce petit sanctuaire souterrain a été masquée par la reconstruction du mur de soutènement. Depuis 1862, la croix se dresse sur le côté gauche du groupe des chevaux marins, à l’abri désormais, espérons-le, de toute tribulation.
La croix en pierre blanche, de 80 cm de haut et 50 cm de large pour une épaisseur de 13 cm, est supportée par un fût de marbre rose de 3,50 m de haut et 30 cm de diamètre ; brisé à la base, ce fût a dû être consolidé : trois bandeaux métalliques l’enserrent et, sur l’arrière, une robuste tige de fer qui prend appui dans le piédestal le soutient jusqu’à mi-hauteur.

Source : « Les croix publiques de Montpellier », Henri Bressolette, 1983

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43°36’43.6″N 3°52’29.7″E

43°36’43.6″N 3°52’29.7″E
43.612111, 3.874917

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